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Juil 23

Café Réflexions #45

CAFÉ RÉFLEXIONS #45 – Collectif NU.E.S

Cette semaine nous vous proposons de rentrer dans l’univers du collectif NU.E.S, un collectif d’artistes impudiques et un organisme à but non lucratif dans Hochelaga ayant pour but de créer des pièces performatives, interdisciplinaires et contemporaines sur la diversité des intimités, des érotismes et des marginalités sexuelles.

Le texte que nous vous proposons, écrit par Adam M., un des membres du collectif, a initialement été pensé pour être introduit dans la pièce «Quand la neige fond entre mes cuisses», mais n’a finalement pas été retenu dans la version finale. Ce texte nous dévoile néanmoins des indices complémentaires sur la pièce qui sera présentée le 22 juillet prochain à la maison de la culture Hochelaga Maisonneuve. Ne loupez pas cette opportunité pour découvrir encore davantage le collectif NU.E.S !

 

Voici un extrait du texte intitulé LES CORPS :

Il y a les corps ici et maintenant, les corps assis et les corps de front,

Il y a les corps qui vibrent, les corps impatients, les corps rigides,

Il y a les corps femelles et mâles, les corps indécis,

Il y a les corps froids, les corps bouillants, les corps humides,

Il y a les corps saints, les corps enceintes, les corps enceints,

Il y a les corps spirituels, les corps sexuels, sensuels, kinky, énergétiques,

Il y a les corps biopolitiques, les corps trans, les corps queer, les corps sous testo, les corps hors-normes, les corps légalement hormonés,

Il y a les corps blancs, les corps noirs, les corps racisés, que des corps blancs trop souvent sur scène.

Il y a les corps d’état, les corps étrangers, les corps réfugiés, les corps humains,

Il y a les corps gros, très gros, les corps pas respectés, et les corps exhibés,

Il y a les corps achetés, vendus, les corps qui se déshabillent pour 100 ou pour 1000,

Il y a les corps qui sautillent, les corps qui dansent, les corps qui tremblent,

Il y a les corps cassés, démembrés, fébriles,

Il y a les corps qui électrisent dès le premier frôlement et disparaissent.

Il y a les corps qui respirent, les corps qui inspirent, les corps nus,

Il y a les corps objectivés, les corps voilés,

Il y a les corps qui s’aiment, les corps touchés, les corps lâchés,

Il y les corps violés, les corps assassinés,

Il y a ton corps, il y a ton corps, il y a ton corps.

Il y a son corps, il y a son corps, il y a son corps.

Il y a mon corps.

Il y a mon corps qui entre en connexion avec ton corps, par une voie, par une empreinte bleue puis peut-être une autre.

Il y a mon corps qui se dirige vers le tien, recule et revient, recule et revient encore.

Il y a ton corps qui soumet, qui supplie, qui joue et qui mord.

Il y a mon corps qui veut t’embrasser à tout prix mais n’y parvient pas.

Il y a ton corps qui porte le mien vers le ciel.

Il y a la musique de nos corps avec les autres corps.

Il y a la vérité tellement cachée de mon corps que je ne la connais pas.

Il y a l’exploration de nos corps, le désir, la transgression, la mort.

 

Crédit photo : Jérôme Bertrand